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Courir avec un job qui génère des déplacements

22h, un lundi soir d’hiver dans votre chambre d’Hôtel du Campanile de la zone industrielle de Marcq-En-Barœul. Vous venez de finir de traiter vos e-mails et vos trois dernières tâches de la journée avant de vous assoupir consistent à préparer vos affaires de course à pied, puis de vérifier sur Google Map l’endroit où vous pourrez courir demain matin en vous levant et enfin de programmer votre réveil en tenant compte d’un rétro planning qui vous contraint d’être à 8h30 à votre premier rendez-vous du mardi. Vous reconnaissez-vous dans ce rituel ?

Par Jean-François TATARD - Photos Jeff

Certains jobs prévoient des déplacements fréquents. Qu’ils soient occasionnels ou réguliers, les déplacements occasionnent des modifications d’emploi du temps, impliquent une organisation quasi militaire, exige une discipline de fer et de maintenir une motivation sans faille. 

Comment un runner peut-il rester performant lorsqu’il est régulièrement en voyage d’affaires ?

Je suis allé rencontrer Olivier. Avec son travail, Olivier est amené à bouger et à partir en déplacement plusieurs jours par semaine. « Je loge dans des hôtels et rarement les mêmes et j’ai des horaires anarchiques qui ne dépendent pas que de moi ». Et puis, déplacement = restaurant. Il faut gérer son alimentation autrement en plus de l’entrainement. Dur-dur de combiner les entrainements avec ces rythmes inhabituels. Mais rassurez-vous : on y arrive !!! Il suffit d’anticiper et de se préparer.

AVANT DE PARTIR ?

« Quand je pars en déplacement, je prends systématiquement une tenue complète de course à pied et une bouteille d’eau ». Olivier est un peu plus chargé, mais tant pis. Cela le motive de voir ses affaires dans son sac à l’hôtel. Et s’il a l’occasion de courir et qu’il n’a pas ce qu’il faut, cela va générer de la frustration. Alors quand il sait où il va dormir (quelques jours avant), il regarde via internet l’environnement de l’hôtel et les parcs sympas aux alentours. Ce n’est pas le moment de partir pour des sorties longues : peu de temps, et on ne connaît pas les lieux. Un parc fera donc l’affaire pour quelques kilomètres.

SUR PLACE ?

Sur place : « On improvise ». On ne va pas courir à des heures forcément régulières et finalement ce n’est pas plus mal. Ça casse un peu la routine que l’on vit à la maison après tout... Et bien utilisé ça renforce l’état d’esprit et aussi le fait qu’on n’est quand même pas loin d’être un super héros. Par exemple, mon premier rendez-vous n'est qu’à » 8h30 ! Banco ! Je cours avant d’aller bosser à la fraîche. J’ai repéré un peu mon trajet la veille, je prends mon iPhone (pour sa fonction GPS) et je ne m’éloigne pas trop. Ne vous y méprenez pas : ces précautions sont importantes. La plupart du temps : Olivier est généralement seul. On ne prend pas de risques inutiles. Les premières sorties d’Olivier sont rikikites généralement ! Et si Olivier est doté d’un sens de l’orientation digne d’un capitaine de navire, ce n’est pas le cas de tout le monde. Chez d’autres le sens de l’orientation est plus proche d’un galet dans la mer.

ET JUSTE APRÈS ?

La plupart du temps, il s’agit d’un run à jeun. Alors sous peine de sanction énergique, le petit déjeuner qui suit prend donc un sens crucial au déroulement du reste de la journée. 

ET QUAND CE N’EST PAS POSSIBLE ?

Des journées qui durent ou des quartiers d’hôtel pas toujours très catholiques : Ce n’est malheureusement pas toujours possible de sortir courir. Pas la peine de prendre de risque si on ne se sent pas à l’aise. Pourquoi ne pas remplacer sa séance par du renforcement musculaire, par exemple ? Une préparation physique générale que nous pourrions faire rentrer dans notre programmation d’entraînement. Il faut être créatif. Pourquoi ne pas utiliser les objets de notre chambre et remplacer leurs fonctions par celles des outils de musculation. Un lit plaqué au mur et vous obtenez 5 mètres carrés d’espace de jeu supplémentaire. Faites preuves d’imagination car il n’est pas toujours nécessaire de réserver des hôtels avec salle de musculation pour justement faire de la musculation. L’exercice de la chaise contre le mur remplacera les squats. De la corde à sauter vous aidera à renforcer tendons d’Achille et mollets. 2 mètres carrés suffiront aux exercices d’abdos, gainage et lombaires. Et d’autres possibilités d’exercices de PPG se déclinent à l’infini pourvu qu’on ait de l’imagination et de la créativité (et un peu de notions de physiologie).

ET L’ALIMENTATION ?

Pour ce qui est de l’alimentation : C’est souvent la bête noire de ceux qui sont en pleine préparation marathon. Il n’est également pas rare que dans un premier temps ceux qui découvrent l’itinérance dans leur fonction, s’empiffrent dans les buffets d’hôtels ou de restaurants. L’addition est parfois salée. Olivier se souvient qu’il avait pris du poids sa première année de boulot sur le terrain. Alors, il va falloir se raisonner ! Et ne pas se goinfrer systématiquement à chaque fois qu’il y a une farandole de desserts à disposition. On ne fera pas un cours de diététique ici. On laissera un nutritionniste répondre à la problématique. Mais faites simple, il y a un temps pour tout. En déplacement : « pas de sucrés et juste : des légumes, des viandes et des poissons maigres ». Vous vous empiffrerez à un autre moment. 

ET QUAND IL Y A UN OBJECTIF DE PERFORMANCE ?

Si pour une majorité la course à pied est souvent considérée comme une pratique superflue, pour nous autres runners, on ne peut pas faire autrement. Cette activité s’insère dans les cases horaires disponibles entre toutes les contraintes du quotidien. Et si des objectifs de compétition s’ajoutent à une volonté de résultats et de volume d’entraînement qui y correspondent, le casse-tête peut effectivement paraître sans solution. Les contraintes de travail sont effectivement très sensibles pour ceux qui ont des horaires atypiques et des obligations de déplacement. La gestion du temps nécessite dans ce cas d’avoir un agenda pointilleux. Mais faites simple ! Placez cette activité en numéro 1 dans la liste des tâches et dans le graphique de priorisation par l’urgence et l’importance. Allez-y le matin ! Commencez par ça ! 

POUR CONCLURE 

Vous êtes-vous reconnus dans cet article ? Ou reconnaissez-vous quelqu’un que vous connaissez dans le témoignage d'Olivier ? Vous aussi, votre job prévoit des déplacements fréquents... pourtant la course à pied fait partie de votre ADN. Pas de panique : organisez-vous ! Il est possible de rester performant même avec des voyages d’affaires fréquents si vous respectez ces derniers petits conseils supplémentaires :

il sera toujours possible de raccourcir la durée de la sortie sans que cela n’ait d’impact à la seule condition que cela reste ponctuel.

Pas question de courir plus vite si l’on dispose de moins de temps. Rattraper le temps perdu de cette manière, c’est prendre le risque de se blesser. Attention également à la fatigue ressentie en fin de journée. Il convient d’alléger la séance ou de ne réaliser que de l’endurance, moins traumatisante et qui ne laissera pas de fatigue ajoutée.  Ne sautez pas les repas et surtout pas le petit déjeuner entre le run à jeun et le premier rendez-vous.

Toujours rester à l’écoute de son corps. C’est lui qui vous permet de courir et de vous apporter du plaisir. Il faut savoir le respecter en fonction de votre état de forme et lâcher les chevaux quand tout va bien ! Et enfin, ne lâchez rien ! Comme Olivier, soyez SMART ! Simple, Malicieux, Anticipatif et Tranformatif !